Verviers, un mois après les perquisitions: qu'est-ce qui a changé ?

Ce qui a changé, c’est une prise de conscience, un peu comme si à la lueur de ces événements, Verviers découvrait qu’elle aussi pouvait être touchée par le radicalisme. Une prise de conscience après avoir parfois joué l’autruche qui refuse de voir l’évidence. Pourquoi une ville comme Verviers, avec 105 nationalités, 14% de musulmans dans sa population et 20% de taux de chômage, échapperait-elle à une tendance au repli communautaire et au radicalisme, pas uniquement musulman d’ailleurs ?

Ce qui a changé, c’est dans le chef des autorités la mise en place d’une cellule de prévention et d’accompagnement pour lutter contre le radicalisme. Cette plateforme, elle veut inciter au dialogue, recueillir les inquiétudes de la population et être avertie des changements de comportement de certaines personnes.

Ce qui a changé, c’est aussi la mise autour d’une même table d’une centaine de représentant des milieux associatifs, politique et économique pour discuter de la manière d’améliorer les choses.

Ce qui a changé, c’est enfin une prise de conscience de la communauté musulmane des efforts d’ouverture à fournir et qui se traduit par l’ouverture au public ce dimanche de six mosquées verviétoises. Six mosquées verviétoise seront en effet portes ouvertes ce dimanche, de 14 à 17h. Chacun pourra y poser ses questions et visiter les lieux.

Ce qui n’a par contre pas changé, sinon en pire, c’est le sentiment de peur et de méconnaissance entre les communautés verviétoises. Des communautés plurielles qu’il serait simpliste de réduire aux musulmans d’un côté, aux non-musulmans de l’autre.

Ce qui n’a pas changé, c’est la pauvreté et la ghettoïsation de certains quartiers, deux éléments favorables au radicalisme. Parce que pour changer cela, il faudra du temps. Du dialogue aussi.