La Belgique tient son grand plan énergétique

La Belgique tient  son grand plan énergétique 

Un accord a été trouvé pour prolonger deux centrales nucléaires et investir dans le nucléaire du futur. Ainsi que pour accélérer la transition vers les énergies propres. 

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L’accord énergétique est bouclé. Réunis vendredi toute la journée, en comité ministériel restreint (kern), les partenaires de la Vivaldi ont tranché en soirée : on prolonge de dix ans la durée de vie de deux réacteurs nucléaires, Doel 4 et Tihange 3, pour une capacité de 2 gigawatts. Dans le même temps, une série de mesures permettront d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables, dans l’éolien offshore, l’hydrogène et l’énergie solaire, avec des investissements à hauteur de 1,16 milliard d’euros.

Concernant la prolongation des centrales, la ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten (Groen), poursuivra les discussions avec Engie, exploitant de nos centrales, mais aussi avec la Commission européenne, qui voit ainsi débouler un plan belge sensiblement différent de ce qui avait été envisagé, puisqu’il était surtout question de sortir du nucléaire purement et simplement, et de bâtir des centrales au gaz afin de compenser le manque à produire d’électricité, cela jusqu’à ce que les renouvelables prennent toute la place. Changement de programme, la Belgique maintient du nucléaire, mais il faudra rediscuter de cela avec les autorités européennes. Qui se montreront compréhensives, vu la guerre en Ukraine, qui modifie la donne fondamentalement, et justifie les revirements.

Cela étant, il est toujours bel et bien question de centrales au gaz. Le projet à Vilvorde n’a pas reçu les permis nécessaires, mais le rapport soumis au gouvernement fédéral par Elia (réseau de transport de l’électricité) indique que des alternatives existent.

En ce sens, la production d’électricité via les unités au gaz doit contribuer à garantir la sécurité d’approvisionnement à partir de l’hiver 2025-2026, tout en permettant, dans le même temps, la prolongation de deux réacteurs nucléaires, Doel 4 et Tihange 3. Les deux centrales opéreront donc sans interruption, alors que, selon certains scénarios qui avaient circulé ces derniers jours, il avait été question de suspendre le nucléaire durant un an, en 2025, et de le relancer en 2026. Rien de tel.

L’avant-projet de loi relatif à la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 sera soumis d’ici la fin mars à l’approbation du conseil des ministres, tout comme le projet d’arrêté royal ayant trait à la sûreté des installations nucléaires.

Parallèlement à la prolongation de deux centrales existantes, le gouvernement fédéral s’engage dans le nucléaire dit du futur, représenté par les « petits réacteurs nucléaires modulaires » (SMR). La Belgique investira dans le domaine, à hauteur de 25 millions d’euros pour les quatre prochaines années.